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L’économie circulaire, génératrice d’opportunités

Le 17 décembre dernier, la Jeune Chambre Economique de Paris organisait une journée autour de l’économie circulaire à la Halle Pajol, lieu en lui-même innovant à Paris.

La première table ronde portait sur les opportunités générées par l’économie circulaire. Elle se déroulait en présence d’Alain Geldron, Chef du département Organisation des Filières de Recyclage à l’ADEME, d’Anne de Béthencourt, Chargée des Relations extérieures de la Fondation Nicolas Hulot et vice-présidente de l’Institut de l’économie Circulaire, de Christophe Blavot, gérant d’Ecologie Industrielle Conseil et de Sébastien Flichy, représentant de Véolia Déchets.

En guise d’opportunités, les divers acteurs ont relevé des besoins. En effet, en deux cents ans, le tonnage de matières premières par habitant et par an a doublé, d’où la nécessité de revoir les modèles économiques. Alain Geldron a cité sept piliers : le déploiement de stratégies d’approvisionnement durable, d’éco-conception, d’écologie industrielle et territoriale, d’économie de la fonctionnalité, d’achats responsables, d’augmentation des durées de vie de produits et le développement du recyclage. Il relativise la portée du recyclage, souvent privilégiée dans les stratégies : à lui seul, cet acte ne suffit pas à régler le problème. Quant à Sébastien Flichy, il remarque que la population augmentera de deux milliards d’ici 2050. Face au risque de pénurie de ressources, les déchets des pays développés deviennent une nouvelle mine d’opportunités, le taux de matières recyclées dans le monde s’élevant seulement à 35 %. Alain Geldron remarque que 17 % d’économies de matière premières dans l’Union Européenne créeraient 200 000 emplois en France.

L’économie circulaire appelle de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. L’économie de la fonctionnalité et le collaboratif créent de nouveaux modèles et préfigurent d’importants transferts. Une entreprise comme Desso a ainsi revu son modèle économique, soumettant ses moquettes à un contrat à durée limitée. A échéance, les produits sont récupérés et recyclés.

Cependant, ces activités appellent un décloisonnement des compétences, à la fois au sein des entreprises et des collectivités. Ainsi, la Direction générale de l’Aménagement, la Direction Générale de l’Economie et la Direction générale de l’Environnement sont invitées à coopérer.

Face aux réticences et aux craintes des citoyens, plusieurs acteurs identifiés : Alain Geldron cite les guides de méthodologie de l’ADEME, Sébastien Flichy les éco-organismes et Christophe Blavot une gestion plus décentralisée, avec une fabrication plus proche des usages.

Comment parer les idées reçues sur le tri ? En effet, l’opération comporte ses limites, les consignes de tri n’étant pas harmonisées sur le territoire, les contenants et les fréquences de collecte ne suffisant pas aux besoins. Christophe Blavot propose de mettre en œuvre une base de connaissances brutes sur le sujet, à l’attention des citoyens et des entrepreneurs.