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Avoir le QI d’une vitre n’est pas une insulte

Cette semaine, le FN a perdu la ville du Pontet, Sarkozy squatte le salon de l’agriculture, Hollande prend des engagements pour le climat…

Ce n’est pas tout : on a tilté pêle-mêle sur un parking à vélos géant au Japon, un programme de végétalisation à Paris, des vitres intelligentes, des pulls pour les manchots blessés, Burlington qui n’est pas qu’une marque de chaussettes,  les perturbateurs endocriniens et des déchets contre une assurance santé.

Transports

Un parking à vélos géants automatique, le Japon l’a fait. Ou plus exactement, l’entreprise japonaise Giken Seisakusho Co. La solution range votre vélo en 13 secondes et peut stocker 204 vélos (Le Soir).

Pendant ce temps à Sydney, trois distributeurs automatiques récompensent les passants en échange de déchets recyclables tels que les bouteilles et les canettes en plastique. L’enjeu : des tickets de bus, des bons de nourriture ou un don de 10 cents au groupe de charité Clean Up Australia. (Good Planet Info)

Enfin, Weelz, magazine du vélo urbain, relaie le résultat de deux études pro-vélo (tiens donc ?). Selon l’université anglaise de Cambridge, l’inactivité tue deux fois plus que l’obésité. Et une étude suédoise se fonde sur le nombre d’habitants de Stockholm pour affirmer que 80 vies seraient sauvées chaque année si on posait 10 % de la population sur un vélo. Un burger, oui, mais avec un vélib.

Bâtiment

Terra Nova publie ses propositions pour une relance durable de la construction de logements. Parmi lesquelles :

  • Changer d’échelle de décision et transférer le logement à l’agglomération;
  • Lutter contre la rétention foncière à travers deux mesures : asseoir la taxe sur les terrains non bâtis sur la valeur vénale des terrains constructibles et mettre en place une planification active pour que le classement en terrain constructible débouche effectivement sur une construction ;
  • Créer des fonds communs de placements d’entreprise « logements intermédiaires, obliger les assurances vie à consacrer au moins 10% de leurs contrats « vie génération » au logement.

Terra Eco, quant à lui, présente Bimby. Non, ce n’est pas une nouvelle box pour la maison, c’est un projet de division parcellaire, pour remédier à la pénurie de logements et lutter contre l’étalement urbain. Le risque : des situations absurdes, avec des circulations compliquées dans les terrains, un tissu urbain figé (une zone pavillonnaire a-t-elle vocation à le rester éternellement ?). La solution : un diagnostic territorial, pour évaluer les besoins en logement et l’aménagement global du réseau. Conclusion : Bimby, oui, à condition que ça ne devienne pas un dogme.

Paris a sélectionné 209 sites à reverdir. Plantations d’arbres, murs végétalisés, implantations de jardinières en pleine terre, de pots ou de bacs, végétalisation de pied d’arbres contribueront à rendre sa place à la nature en ville. L’originalité du projet : les Parisiens ont pu déposer des propositions de lieux de proximité végétalisables via l’application DansMaRue. Les mairies d’arrondissement ont ensuite donné leur avis. La carte des projets retenus ici.

On dira désormais : tu as le QI d’une vitre, et mieux, ce sera un compliment. (Bulletins électroniques) : ces vitres se teintent au cours de la journée et accumulent de l’énergie. Et ce sans source d’énergie externe. Cette technologie innovante permet de régler la quantité de lumière entrant dans les bâtiments durant la journée, ce qui promet d’importantes économies sur les coûts de climatisation et d’éclairage. Elle a été développée par des chercheurs d’une université de Singapour. Reste à trouver des partenariats industriels pour commercialiser cette invention.

Bastamag relaie un communiqué inquiétant de l’UFC Que Choisir, qui a testé 68 produits pour bébés en laboratoire : un sur six contiendrait des perturbateurs endocriniens. Principale coupable : une tétine Hello Kitty, qui contiendrait du bisphénol A en dépit des interdictions en vigueur. Le matelas à langer Babycalin également en cause.

Salon de l’Agriculture

Slate et le Nouvel Economiste s’intéressent tous deux à la permaculture. Kézako ? c’est un art de vivre qui associe l’art de cultiver la terre pour la rendre fertile indéfiniment avec l’art d’aménager le territoire.

Slate prend l’exemple de la Ferme d’Avenir, en Indre-et-Loire. Pas de tracteur, mais de beaux résultats. De septembre 2013 à août 2014, la valeur de la récolte sur la zone choisie est de 50.800 euros. La ferme avait déjà dégagé un chiffre d’affaires de 32.000 euros en 2012 (39.000 en 2013), grâce à 1.400 heures de travail –sans compter les tâches administratives et commerciales.

Ca fait rêver les Parisiens, mais la permaculture ne suffira pas à les nourrir, faute d’espace disponible. Les céréales ont besoin de grands champs. Cependant, la capitale pourrait devenir autosuffisante en fruits et en légumes.

Le Nouvel Economiste interview Perrine Hervé-Gruyer, adepte de la permaculture et officiant à la ferme du Bec Hellouin, en Normandie. Cette ancienne juriste internationale est devenue ainsi agricultrice. Son credo : plus on est petit, plus on peut être efficace.

Le journal du CNRS s’attarde sur l’agriculture urbaine et sur le programme qui est dédié à ce phénomène, Jassur. Il s’agit de mieux cerner les raisons du succès, le souhait des citadins de bénéficier d’une nature nourricière, les obstacles (parmi lesquels le prix du foncier en ville) et le rôle de ces structures dans l’amélioration du cadre de vie des citoyens.

Décisions durables

L’Archipel est désormais un terrain de mixité sociale. Ce bâtiment du quartier de l’Europe, autrefois siège de l’INPI, abrite un centre d’hébergement d’urgence, certes. Mais l’association Aurore a décidé de diversifier les usages : une partie de l’immeuble est ouverte au public pour des événements, des activités culturelles et solidaires, du co-working et des séminaires. La location des espaces et les activités payantes soutiennent le fonctionnement de l’association. Dépêchez-vous d’aller voir, en 2017, les lieux seront repris par la Mairie de Paris pour construire des logements sociaux. (Say Yess)

L’austère London Royal Children’s hospital fait peau neuve grâce à l’association Vital Arts. 15 artistes ont utilisé du vinyle, de la céramique et du bois pour égayer couloirs, chambres et divers services de cet hôpital pour enfants (Fubiz.net).

Alfie Date est un homme particulier : non seulement c’est le doyen de l’Australie (109 ans au compteur), mais lorsqu’il reste actif, il n’est ni question de bridge ou de balades vivifiantes en bord de mer. Non, Alfie Date tricote des pulls à destination de manchots pygmées d’Australie victimes de la marée noire. L’idée n’est pas de les faire beaux, mais de les empêcher temporairement de manger le pétrole qui s’est déposé dans leurs plumes. (Mr Mondialisation).

Un serious game pour lutter contre l’illettrisme, voici l’idée développée par l’OPCA Transports et CEGOS, co-financé par l’Etat et la région Aquitaine. Il s’adresse aux salariés des transports. Un personnage est projeté par accident dans le futur et devra aider de nombreux habitants d’une ville française à résoudre leurs problèmes en orthographe, grammaire, calcul et autres savoirs fondamentaux pour pouvoir rentrer chez lui. Ce jeu s’adresse aux 17 000 entreprises adhérentes online de l’organisme et à leurs 250 000 apprenants potentiels.

Terra Eco salue une charte signée par des entreprises de l’Ouest, pour permettre aux agents de nettoyage de travailler en journée continue, sur des horaires classiques. Une initiative développée dans les agglomérations nantaise et rennaise depuis 2009. Autrefois, ces employés travaillaient quatre heures, sur une amplitude horaire de douze à treize heures. Désormais, ils ne commencent plus avant six heures du matin, pour finir leur journée à midi ou à treize heures. La ville de Caen a adhéré à la charte récemment.

Burlington n’est pas qu’une marque de chaussettes : c’est une ville du Vermont, aux Etats-Unis. La plus peuplée : 40 000 habitants. Sa particularité : elle fonctionne entièrement aux énergies renouvelables depuis 2015. Un OVNI au pays du gaspillage. 50 % de son énergie est assurée par des générateurs hydrauliques, 30 % de la demande est produite par une station utilisant la biomasse?, les éoliennes et les panneaux solaires se chargeant du reste.

ESS

Au rayon recyclage, l’île de Java s’illustre également, proposant une micro-assurance santé aux personnes qui viennent déposer leurs déchets triés. C’est la Garbage Clinical Assurance (Youphil).

Le média Youphil se penche également sur la solution « Buy one, give one ». Le concept est né en Amérique du Nord et chaque secteur possède ses marques en la matière. Ainsi, l’entreprise canadienne World Housing finance la construction d’une maison à 2500 dollars dans les bidonvilles pour chaque vente d’appartement classique. Le secret : supprimer de nombreux intermédiaires. Les entreprises françaises sont encore rares à adopter le modèle. Twins for peace en fait partie : elle vend 130 euros la paire de chaussures en France et finance le don de chaussures localement produites dans des pays en développement. Elle a recouru à des investisseurs individuels, face à la frilosité des banques. Succès : elle est devenue rentable dès la deuxième année. Un modèle à suivre.