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Drivy capitalise sur sa communauté

Drivy, leader de l’autopartage entre particuliers, compte un parc de 26 000 voitures en France et s’étend jusque l’Allemagne depuis novembre dernier. Ils ambitionnent de se développer en Espagne.

Ils ont racheté Buzzcar dernièrement, ce qui leur a permis de densifier le réseau de voitures, mais également de gagner des investissements. En effet, Buzzcar faisait partie de Mobivia Groupe, qui a pourvu Drivy en fonds, afin de contribuer aux projets de ce dernier : se développer à l’international, accélérer ses projets R&D et recruter..

Drivy anime sa communauté. Camille Henry, responsable de la communication, mentionne Facebook :

« Nous essayons d’interagir au maximum avec nos clients pour montrer que Drivy n’est pas qu’un site internet, il y a toute une équipe réactive et aux petits soins derrière. « 

Au virtuel s’ajoute le physique : Drivy organise des apéritifs dans toutes les grandes villes de France. Opération gagnant-gagnant : les utilisateurs peuvent interroger les représentants du site et ces derniers recueillent des idées d’amélioration.

Drivy est à l’écoute :

« Nous avons eu beaucoup de demandes de propriétaires qui nous demandaient un outil pour mieux gérer leurs gains : pouvoir faire un export excel, trier leurs locations par année, par véhicule. Nous avons recueilli leurs demandes et avons développé cette fonctionnalité grâce à leurs retours »

La vie share, mode d’emploi : consommation, partage et modes de vie collaboratifs

En attendant la conférence Kaizen « Economie collaborative, économie de demain ? » et la présentation demain matin de Place To B, agitateur d’idées sur l’enjeu climatique créé par Anne-Sophie Novel, un retour sur le livre de cette dernière : La Vie Share, paru aux éditions Alternatives.

On ne présente plus Anne-Sophie Novel : cette journaliste spécialisée dans le développement durable, l’innovation sociale et l’économie collaborative avait publié Vive la CoRévolution en mai 2012 avec Stéphane Riot. Elle écrit régulièrement dans le magazine We Demain. A l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP21), elle monte Place To B, à la fois lieu de résidence, espace de coworking, programmation d’événements et « FabLab de l’info » autour du climat et des solutions à la transition écologique.

Elle avait décrit et analysé la corévolution dans son premier livre. Ici, son ambition est différente : La Vie Share se propose d’être un guide pour qui souhaite participer à l’économie collaborative. Il fournit une ribambelle d’exemples touchant tous les domaines d’activité possibles : habitat, alimentation, éducation, tourisme, transports, travail, vie quotidienne. Les sites pris en exemple sont tous répertoriés à la fin de l’ouvrage pour qui souhaite aller plus loin. Et loin d’être un catalogue, ce livre apporte de nombreuses pistes et perspectives sur un secteur d’activité encore jeune.

Anne-Sophie Novel distingue en préalable l’économie du partage et l’économie collaborative. Elle différencie les sites qui transforment les échanges de biens en échanges de services ; les plateformes d’achats groupé et de financement collaboratif ; les espaces de redistribution, par le troc et la revente ; les services fondés sur l’expérience de cohabitation des acteurs autour d’un même projet ou d’un même événement. Tous ces secteurs, quoique différents, reposent sur plusieurs terreaux communs : à commencer par la confiance des acteurs. Par ailleurs, issues du numérique, elles sont conditionnées par la simplicité de navigation sur le site, et d’usage du service. Les modèles sont multiples. Les échanges sont fortement localisés. Ils témoignent enfin d’un esprit communautaire.

Cette corévolution s’est imposée en premier lieu dans l’habitat et la vie quotidienne. En effet, l’habitat individuel, apanage des années 80, laisse du terrain au vivre ensemble, crise oblige. Foisonnent en conséquence les sites de colocation, de cohabitation intergénérationnelle, d’habitat groupé, d’échange (parfois définitif) de logements et de locations d’espaces. L’économie du partage a donné lieu à de nombreux services d’équipements : vente d’occasion, don, friperies, troc coexistent sur la toile. La géolocalisation favorise les initiatives valorisant le voisinage et l’entraide. Elle n’a pas épargné, heureusement, l’alimentation, compte tenu des scandales alimentaires passés. Les AMAP, les associations de lutte contre le gaspillage alimentaire et les jardins partagés visent à favoriser une agriculture plus locale et plus responsable.

Cependant, les plus belles réussites de l’économie collaborative et de la share economy concernent le tourisme et le transport. En effet, les jeunes prisent de moins en moins la voiture, le covoiturage coûtant deux à trois fois moins cher et économisant par an et par passager 1 à 1,2 tonne de CO2. Les touristes partagent désormais des logements, des repas et des bons plans avec les locaux : la consommation de masse laisse la place à la rencontre.

Le dernier chapitre examine les façons d’apprendre, de travailler, de financer des projets, de s’amuser et de s’engager différemment : MOOC, co-working et crowdfunding réinventent l’entreprise, la formation et le travail.

Anne-Sophie Novel conclut, soulevant le problème du (des) statut (s) fiscal (fiscaux) à l’oeuvre dans l’économie du partage, et analysant la notion de confiance, primordiale dans ces nouvelles formes d’activité et encore en construction.