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Drivy capitalise sur sa communauté

Drivy, leader de l’autopartage entre particuliers, compte un parc de 26 000 voitures en France et s’étend jusque l’Allemagne depuis novembre dernier. Ils ambitionnent de se développer en Espagne.

Ils ont racheté Buzzcar dernièrement, ce qui leur a permis de densifier le réseau de voitures, mais également de gagner des investissements. En effet, Buzzcar faisait partie de Mobivia Groupe, qui a pourvu Drivy en fonds, afin de contribuer aux projets de ce dernier : se développer à l’international, accélérer ses projets R&D et recruter..

Drivy anime sa communauté. Camille Henry, responsable de la communication, mentionne Facebook :

« Nous essayons d’interagir au maximum avec nos clients pour montrer que Drivy n’est pas qu’un site internet, il y a toute une équipe réactive et aux petits soins derrière. « 

Au virtuel s’ajoute le physique : Drivy organise des apéritifs dans toutes les grandes villes de France. Opération gagnant-gagnant : les utilisateurs peuvent interroger les représentants du site et ces derniers recueillent des idées d’amélioration.

Drivy est à l’écoute :

« Nous avons eu beaucoup de demandes de propriétaires qui nous demandaient un outil pour mieux gérer leurs gains : pouvoir faire un export excel, trier leurs locations par année, par véhicule. Nous avons recueilli leurs demandes et avons développé cette fonctionnalité grâce à leurs retours »

L’économie collaborative, économie de demain ?

Mercredi soir se déroulait la conférence Kaizen « Economie collaborative, économie de demain ?  » au Goethe Institut. Animée par Cyril Dion, directeur de la rédaction  de Kaizen, Diana Filippova, cofondatrice de Ouishare, Anne-Sophie Novel, journaliste, blogueuse et auteure du dossier sur l’économie collaborative de Kaizen et Jérôme Henry, directeur de la clientèle privée du Crédit Coopératif.

Qu’est-ce que l’économie collaborative ? 

Diana Filippova a livré une réponse extrêmement structurée : c’est l’ensemble des modèles économiques ou sociaux qui reposent sur la contribution d’une collectivité, qui sont horizontaux et répondent à une logique Peer to Peer. Elle distingue les géants tels AirBnb, qui ne redistribuent pas les bénéfices aux usagers et se comportent finalement en entreprise traditionnelle, de coopératives (reposant sur le voisinage ou les achats groupés, par exemple) proposant une gouvernance alternatives.

Anne-Sophie Novel, citant une enquête de Collporterre, indique que l’économie collaborative a été adoptée sur le territoire dans ses modèles les moins connus : le covoiturage, l’achat et la vente d’occasion, les échanges d’hébergement et les AMAP.

Elle incite la société à se poser la question des données et du partage de la gouvernance, qui lui semblent deux problématiques garantes de l’évolution de cette économie.

Pour Jérôme Henry, cette forme novatrice d’économie donne à nouveau sa chance à l’intelligence territoriale.

Cyril Dion appelle les intervenants à décrire le paysage de l’économie collaborative

Une fois de plus, Diana Filippova a manié l’art de la synthèse avec brio. Elle a différencié :

  • l’économie du partage ;
  • le crowdfunding, qui connaît une croissance de 100 % par an
  • la production distribuée (à travers les makers et les fablabs
  • le savoir ouvert
  • le travail collaboratif
  • La gouvernance collaborative, qui intéresse de plus en plus les grands groupes
  • la participation citoyenne.

Le dénominateur commun ? Toutes ces activités reposent sur la contribution volontaire des participants.

D’après Anne-Sophie Novel, l’économie collaborative crée une relocalisation des activités et propose une approche plus fine des territoires et des villes.

Elle pointe cependant une approche plus méfiante depuis 2012, les PME craignant pour l’avenir de leurs métiers. Pourtant, les secteurs traditionnels peuvent apprendre de ces nouvelles logiques, qui recouvrent également l’économie circulaire et celle de la fonctionnalité.

Jérôme Henry souligne l’impact de cette nouvelle offre sur les métiers bancaires et assuranciels. En effet, une compagnie d’assurances est habituée à couvrir les risques d’une voiture qui ne fonctionne que 10 % de son temps. L’autopartage intensifiant l’usage du véhicule, les modalités varient inexorablement. De même, la finance participative permet d’aider une innovation pour laquelle les banques ne prendraient pas forcément des risques conséquents.

Cyril Dion, en référence à l’opus de Jérémy Rifkin sur le coût marginal zéro (que vous retrouverez bientôt sur Ecollaboratif), s’inquiète du bon fonctionnement de ce modèle pour les artistes.

Selon Diana Filippova, lorsqu’une économie distribue la valeur, elle est facteur d’émancipation et d’innovation économique et sociale. Or l’une des critiques les plus couramment adressées à l’économie collaborative, c’est de créer de nouveaux précaires. Elle rappelle que la France compte 950 000 autoentrepreneurs, couverts par une protection sociale (contre 50 millions de travailleurs indépendants aux Etats-Unis). Elle craint toutefois que ce modèle se généralise. Elle en conclut la nécessité de joindre collaboratif et action politique, sous peine de voir le premier s’étioler.

Jérôme Henry se montre plutôt optimiste, distinguant les affinitaires (militants, sympathisants et sensibles) des TPMG (« tout pour ma gueule »). En 2001, les affinitaires pesaient le quart de la population. Au fil de l’eau, cette force s’est affirmée, le discours de Pierre Rabhi se démocratisant. Désormais, militants, sympathisants et personnes sensibles à l’innovation pèsent 40 % de la population.

Dans ces conditions comment avancer ?

Les pouvoirs publics s’intéressent à une nouvelle force lorsqu’elle est susceptible d’atteindre les 51 %. Diana Filippova identifie les entreprises comme des alliées potentielles de l’économie collaboratives, citant l’exemple de la MAIF, qui s’est restructurée en interne et qui a pris le parti de financer des projets collaboratifs solidaires. La logique a du sens : en effet, pour adapter l’activité, une entreprise doit regarder l’innovation. Lorsqu’elle libère du temps pour ses salariés, ces derniers ont le loisir de proposer des solutions créatives…

Anne-Sophie Novel tempère : la mise en oeuvre de l’entreprise libérée lui semble complexe. Elle considère l’entrepreneuriat social comme le chaînon manquant capable d’établir un pont entre économie collaborative et économie sociale et solidaire. Ainsi, Makesense lui semble riche de retours d’expérience sur le désir d’expérimenter.

Cyril Dion cite deux exemples de politiques collaboratives :

  • l’Irlande a missionné un groupe de cent personnes, dont 33 parlementaires et 66 citoyens tirés au sort, pour étudier 8 articles de la Constitution, dont un portait sur le mariage homosexuel, sujet épineux dans ce pays encore très catholique. Le groupe s’est prononcé en faveur d’un référendum sur le sujet. Il interviendra le 25 mai et 70 % des citoyens prévoient de voter en faveur de cette réforme.
  • l’Etat du Texas a lancé le même type de consultation, pour déterminer si les citoyens de l’Etat le plus pétrolier des Etats-Unis étaient prêts à payer plus cher pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Un groupe a été missionné également, or il s’est avéré que l’ensemble des participants était en faveur de cette évolution. Aujourd’hui, le Texas est l’Etat américain qui compte le plus d’éoliennes.

En cas d’insuccès, le processus serait-il discrédité ? 

Diana Filippova en doute. La démocratie participative est un travail quotidien.

Anne-Sophie Novel pointe la déconnexion des élites par rapport aux évenements.

Pour Jérôme Henry, c’est la structure et la proximité permise par l’économie collaborative qui rendent cette dernière accessible en soi.

Les intervenants semblent toutefois optimistes. Anne-Sophie Novel remarque que Séoul, ville gigantesque, souhaite réintroduire de l’humain à travers un projet de sharing city. Jérôme Henry salue le retour du compagnonnage dans l’offre de formation.

Quels mécanismes incitatifs? 

Diana Filippova identifie le gain économique, ainsi que l’appartenance à une communauté. Elle remarque que les communautés contributives sont des lieux dans lesquels chaque membre donne et reçoit au centuple.

La vie share, mode d’emploi : consommation, partage et modes de vie collaboratifs

En attendant la conférence Kaizen « Economie collaborative, économie de demain ? » et la présentation demain matin de Place To B, agitateur d’idées sur l’enjeu climatique créé par Anne-Sophie Novel, un retour sur le livre de cette dernière : La Vie Share, paru aux éditions Alternatives.

On ne présente plus Anne-Sophie Novel : cette journaliste spécialisée dans le développement durable, l’innovation sociale et l’économie collaborative avait publié Vive la CoRévolution en mai 2012 avec Stéphane Riot. Elle écrit régulièrement dans le magazine We Demain. A l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP21), elle monte Place To B, à la fois lieu de résidence, espace de coworking, programmation d’événements et « FabLab de l’info » autour du climat et des solutions à la transition écologique.

Elle avait décrit et analysé la corévolution dans son premier livre. Ici, son ambition est différente : La Vie Share se propose d’être un guide pour qui souhaite participer à l’économie collaborative. Il fournit une ribambelle d’exemples touchant tous les domaines d’activité possibles : habitat, alimentation, éducation, tourisme, transports, travail, vie quotidienne. Les sites pris en exemple sont tous répertoriés à la fin de l’ouvrage pour qui souhaite aller plus loin. Et loin d’être un catalogue, ce livre apporte de nombreuses pistes et perspectives sur un secteur d’activité encore jeune.

Anne-Sophie Novel distingue en préalable l’économie du partage et l’économie collaborative. Elle différencie les sites qui transforment les échanges de biens en échanges de services ; les plateformes d’achats groupé et de financement collaboratif ; les espaces de redistribution, par le troc et la revente ; les services fondés sur l’expérience de cohabitation des acteurs autour d’un même projet ou d’un même événement. Tous ces secteurs, quoique différents, reposent sur plusieurs terreaux communs : à commencer par la confiance des acteurs. Par ailleurs, issues du numérique, elles sont conditionnées par la simplicité de navigation sur le site, et d’usage du service. Les modèles sont multiples. Les échanges sont fortement localisés. Ils témoignent enfin d’un esprit communautaire.

Cette corévolution s’est imposée en premier lieu dans l’habitat et la vie quotidienne. En effet, l’habitat individuel, apanage des années 80, laisse du terrain au vivre ensemble, crise oblige. Foisonnent en conséquence les sites de colocation, de cohabitation intergénérationnelle, d’habitat groupé, d’échange (parfois définitif) de logements et de locations d’espaces. L’économie du partage a donné lieu à de nombreux services d’équipements : vente d’occasion, don, friperies, troc coexistent sur la toile. La géolocalisation favorise les initiatives valorisant le voisinage et l’entraide. Elle n’a pas épargné, heureusement, l’alimentation, compte tenu des scandales alimentaires passés. Les AMAP, les associations de lutte contre le gaspillage alimentaire et les jardins partagés visent à favoriser une agriculture plus locale et plus responsable.

Cependant, les plus belles réussites de l’économie collaborative et de la share economy concernent le tourisme et le transport. En effet, les jeunes prisent de moins en moins la voiture, le covoiturage coûtant deux à trois fois moins cher et économisant par an et par passager 1 à 1,2 tonne de CO2. Les touristes partagent désormais des logements, des repas et des bons plans avec les locaux : la consommation de masse laisse la place à la rencontre.

Le dernier chapitre examine les façons d’apprendre, de travailler, de financer des projets, de s’amuser et de s’engager différemment : MOOC, co-working et crowdfunding réinventent l’entreprise, la formation et le travail.

Anne-Sophie Novel conclut, soulevant le problème du (des) statut (s) fiscal (fiscaux) à l’oeuvre dans l’économie du partage, et analysant la notion de confiance, primordiale dans ces nouvelles formes d’activité et encore en construction.

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